Minimiser les émissions de CO2, une priorité dans nos activités de nutrition animale.

Date : 17/01/2024
Type : Actualités

Jean-Remi Passelergue
Responsable industriel de l’usine Aliments du bétail Arterris & Responsable commercial aliments ruminants

Une part significative de l’impact carbone d’un animal d’élevage provient de son alimentation et est étroitement lié aux matières premières utilisées. Pour la fabrication des aliments, nous concentrons nos efforts sur trois leviers essentiels : le sourcing, la performance industrielle et la formulation.

 

Un sourcing des matières premières responsable, local et circulaire

C’est le point de départ de notre démarche. Concrètement, nous favorisons les matières premières locales plutôt que celles qui viennent du bout du monde. Cette approche demande un gros effort financier et commercial, sur un marché parfois peu réceptif aux arguments environnementaux.
Sur 107 000 tonnes de matières premières que nous utilisons, 52 000 sont cultivées dans la région Occitanie. Toutes les céréales et graines de soja que nous utilisons proviennent des exploitations des agriculteurs de notre Coopérative.
Par exemple, dans la fabrication d’aliments qui vont nourrir les animaux d’élevage, nous avons besoin de matières premières végétales riches en protéines. Nous privilégions autant que possible, les tourteaux de soja non OGM au lieu de ceux en provenance d’Amérique du Sud, susceptibles de contribuer à la déforestation en Amazonie. Pour cela, nous approvisionnons l’usine de trituration de graines de soja origine France de Sojalim, située à Vic-en-Bigorre (65), avec nos graines de soja cultivées dans le Sud-Ouest et collectées par la Coopérative. En retour, nous récupérons des tourteaux fabriqués exclusivement à partir de nos propres matières premières, ainsi que les coproduits issus de la trituration. Comme l’huile de soja et, depuis peu, la coque de soja, très riche en cellulose, valorisée dans l’usine Promash.
Autre exemple de notre engagement, nous utilisons les co-produits de maïs générés par l’usine de bioéthanol de Lacq. Cette ressource riche en protéines est intégrée dans nos formules et contribue à réduire le gaspillage.

 

Excellence opérationnelle et environnement, les axes de notre transformation industrielle

L’excellence opérationnelle, l’une des valeurs fondamentales d’Arterris, se traduit par une recherche constante d’amélioration de la productivité et de la performance énergétique de nos usines.  La mise en place de notre nouvelle organisation industrielle, rapprochant les zones de production des zones de consommation, s’inscrit dans une démarche globale visant à améliorer la performance économique de l’activité nutrition animale, réduire les coûts logistiques, et agir positivement sur notre impact carbone.
Outre les gains de productivité industrielle et logistique, cette évolution offre aux adhérents éleveurs l’accès à des aliments de qualité, et aux adhérents céréaliers la possibilité de valoriser localement une partie de leur production.
En repensant nos processus de fabrication, nous contribuons activement à la réduction des émissions de CO₂, tout en assurant la qualité et la sécurité de nos aliments. La certification STNO (socle technique nourri sans OGM), de notre usine de Castelnaudary (11) reflète notre engagement.

 

Une formulation sous le signe de la transparence et de la traçabilité

Dans notre région, l’essentiel de l’alimentation des ruminants se compose de fourrages produits directement sur l’exploitation, complétée par des aliments concentrés.
Notre expertise en formulation de ces rations tient compte des besoins spécifiques de chaque animal, des matières premières disponibles, ainsi que des contraintes techniques et économiques des éleveurs. L’élaboration d’aliments joue un rôle considérable tant pour la santé et le bien-être des animaux que pour l’environnement.
En ce qui concerne l’environnement, notre prochaine étape consistera à rendre visible l’empreinte carbone de nos matières premières et de nos aliments. Cette initiative nous permettra de proposer des aliments différenciés en fonction de leur impact environnemental.
Nous avons un projet ambitieux de référencement de toutes nos matières premières pour attribuer à chacune d’elle un taux d’émission carbone et disposer ainsi d’une base de comparaison transparente.
Par exemple, un blé cultivé localement présentera une faible émission de CO₂ lors de son transport à l’usine, mais cette note augmentera avec son broyage. Une pulpe de betterave en provenance de la Marne nécessitera plus d’énergie pour son transport et aura un impact plus important sur les émissions de CO₂, lequel sera encore amplifié par les opérations de broyage et de regranulation.
En fonction des processus choisis et des formules élaborées, des notes différentes seront attribuées aux matières premières et, par méthode additive, aux aliments.
Ces efforts nous permettront d’aller au-delà des normes actuelles pour garantir une alimentation animale durable et respectueuse de l’environnement.

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