L’agriculture est le cœur battant de notre pays

Date : 22/04/2024
Type : Actualités

L'intégration des jeunes dans le domaine agricole, que ce soit en tant qu'exploitants ou dans les professions connexes liées à l'agriculture et à l'agroalimentaire, est un enjeu qui dépasse largement ce secteur. À mon sens, il s'agit d’une question sociétale majeure, tant sur le plan économique que culturel, mais également en termes d'aménagement du territoire.

L’agriculture française, un modèle durable à l’avant-garde mondiale  

Je voudrais tout d’abord rappeler que l’agriculture est un pilier de notre identité nationale. Chaque jour, elle nourrit nos concitoyens, maintient la vitalité de nos zones rurales, façonne nos paysages, véritables emblèmes de la France, et préserve notre environnement. Reconnu mondialement pour son excellence, notre modèle agricole allie performance économique, durabilité et ancrage territorial.

Sa force réside dans sa richesse et sa diversité, parfaitement adaptées aux spécificités de chaque terroir. Elle s’appuie sur un réseau dense d’exploitations agricoles de toutes tailles, des productions céréalières, aux vignobles familiaux, en passant par les élevages traditionnels. Elle joue un rôle central dans le maintien de la vitalité des zones rurales. En générant des emplois directs et indirects, elle contribue à fixer la population et à stimuler l’économie locale. De plus, elle favorise le maintien d’infrastructures essentielles, telles que les entreprises de transformation, les commerces locaux et les écoles, qui participent au dynamisme économique des territoires. Nous devons préserver un modèle d’exploitations agricoles de taille familiale, à la fois prospères et respectueuses de l’environnement.

 

Favoriser l’installation des jeunes et la préservation des métiers agricoles

En 1955, la France comptait 2,5 millions d’agriculteurs. Aujourd’hui ils sont 4,4 fois moins nombreux. Face à cette diminution spectaculaire, le renouvellement des générations devient une priorité urgente. La disparition progressive des exploitations familiales appauvrit la diversité et la vitalité de nos territoires ruraux, et particulièrement en Occitanie. Pour relever ce défi, nous devons tout faire pour favoriser l’installation des jeunes. L’État travaille sur un projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Cependant, j’alerte sur le fait que, bien que les aides financières soient indispensables pour l’acquisition des exploitations, elles seront insuffisantes. La rentabilité, la viabilité économique, l’accès à des moyens de production adéquats et à la ressource en eau, sont les facteurs clés pour encourager les jeunes à s’installer.

Pour soutenir les jeunes adhérents dans leur installation, la Coopérative leur propose un accès privilégié à des cultures à plus forte valeur ajoutée, comme les semences, ainsi qu’un programme de formation et de financement “Jeunes Adhérents Partenaires”.

 

Consolider les filières agricoles 

Parallèlement, nous travaillons à la création de filières afin de garantir des débouchés pour les matières premières produites dans les exploitations, tout en cherchant à capter davantage de valeur ajoutée afin d’optimiser les revenus des producteurs. Un exemple récent de cette démarche est notre acquisition de la majorité du capital du groupe Occipain, qui regroupe les enseignes de boulangerie « La Panetière » et « Secrets de Pains », visant à valoriser le blé produit par nos adhérents au travers d’un réseau de 198 boulangeries principalement réparties dans le Sud-Ouest.

 

Redonner du sens au métier et valoriser le travail des agriculteurs, un enjeu d’attractivité 

L’agriculture est un métier noble et essentiel, pourtant, il peine à attirer les jeunes générations. La complexité administrative est l’une des raisons évoquées. Trop souvent, les agriculteurs se sentent submergés par des démarches complexes et chronophages, qui entravent leur liberté d’action et leur capacité à se concentrer sur leur cœur de métier. Si le respect des normes et des bonnes pratiques est évidemment indispensable, notamment dans la lutte contre le changement climatique, il est impératif de trouver un juste équilibre.

L’accumulation de contraintes contradictoires ne fait qu’alimenter le sentiment de découragement chez les agriculteurs.

Il est temps de changer le récit et le regard porté sur l’agriculture en mettant en lumière ses aspects positifs : un métier dynamique, porteur de sens, tourné vers l’avenir et les enjeux de la transition écologique et alimentaire. Loin des clichés, l’agriculture d’aujourd’hui est un secteur en pleine mutation, riche en innovations et en pratiques durables. Les agriculteurs sont des acteurs clés de la préservation de l’environnement et de la production d’une alimentation saine et de qualité.

C’est pourquoi, nous nous engageons activement dans la promotion des métiers agricoles auprès des jeunes pour susciter des vocations. Nous entretenons des partenariats stratégiques avec divers acteurs du secteur agroalimentaire, notamment l’Association Régionale des Métiers Agricoles et Agroalimentaires (ARMAA), l’Association Régionale des Entreprises Alimentaires (AREA), les écoles supérieures, le rectorat. Notre objectif est de sensibiliser les jeunes à tous nos métiers, y compris les postes techniques indispensables à l’accompagnement quotidien des producteurs. La présence d’agriculteurs ne suffit pas à elle seule si elle n’est pas accompagnée par des professionnels compétents dans les métiers connexes de la production, la transformation et la distribution, essentiels pour assurer la pérennité de la chaîne de valeur agricole.

 

Vers une gouvernance plus inclusive 

Les femmes représentent aujourd’hui un quart des chefs d’exploitation agricole, et leur voix reste encore sous-représentée au sein des instances décisionnelles, avec seulement 8,4% d’entre elles siégeant dans les Conseils d’administration des coopératives. Au sein de notre propre conseil, une seule femme, Marie-Sophie Pujol-Fort, porte haut la voix de ses pairs, comme elle nous l’explique dans cette newsletter. Pourtant, les candidatures féminines restent rares. Face à ce constat, nous soutenons l’initiative de mettre en place des formations et du coaching personnalisés destinés à encourager et à former les femmes qui souhaitent s’engager au sein de notre conseil d’administration.

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