L’agriculture, acteur majeur de la transition bas-carbone

Date : 17/01/2024
Type : Actualités

Jean-François NAUDI, Président d'ARTERRIS

Je souhaiterais tout d’abord souligner la nature singulière de l’agriculture, qui se distingue en tant que seule activité humaine capable de stocker des quantités importantes de carbone dans les sols agricoles, tout en réduisant ses émissions. Face à cette complexité souvent méconnue, il est essentiel de souligner cette spécificité et le rôle central de l’agriculture dans la recherche de solutions pragmatiques et durables.
Toutefois, se limiter à la captation du CO2 ne sera pas suffisant pour atténuer le réchauffement de la planète, et l’agriculture, tout comme les autres secteurs, doit s’efforcer de réduire au maximum ses émissions de gaz à effet de serre.

L’agriculture se trouve à la croisée de défis majeurs, et doit concilier souveraineté alimentaire, préservation de l’environnement et lutte contre le changement climatique.
Cette tâche difficile exige une règlementation appropriée et cohérente avec les objectifs à atteindre. C’est un enjeu crucial pour les décideurs et acteurs du secteur, qui les confronte à une responsabilité collective que nous ne pouvons pas ignorer.
Cependant, pour réussir nous devons disposer des moyens et des ressources nécessaires pour garantir une production en quantité suffisante, réduire nos émissions et favoriser la capture du carbone. Et en particulier en ce qui concerne l’eau, car toute zone végétalisée privée d’irrigation est condamnée à disparaître et perd ainsi sa capacité à capter le carbone.

Notre engagement chez Arterris, se déploie sur plusieurs leviers.
Le premier consiste à séquestrer du carbone atmosphérique dans les sols, une mesure accessible à toutes les exploitations agricoles. Cependant, pour garantir un stockage efficace du carbone, il faut laisser les sols à nu le moins de temps possible. Cette démarche passe notamment par des initiatives telles que la plantation de haies, le développement et l’optimisation des couverts végétaux, ainsi que la réduction du travail du sol. Ces approches nécessitent une expertise technique pointue, des prises de risque et des investissements conséquents dans du matériel et des outils spécifiques, de plus en plus digitaux et connectés.

À travers notre deuxième levier d’action, nous nous engageons à diminuer notre consommation électrique et à adopter des sources d’énergie renouvelable. Nous déployons une stratégie axée sur l’efficacité énergétique et la sobriété et nous avons entrepris l’installation de panneaux  solaires sur plusieurs sites du Groupe pour favoriser l’autoconsommation et la revente  d’énergie.

Enfin, nous apportons des conseils et des solutions aux agriculteurs pour optimiser l’efficience de l’azote et améliorer l’utilisation des fertilisants organiques. Il s’agit de garantir que l’apport d’engrais azotés soit consommé au maximum par la plante cultivée afin d’éviter sa dispersion dans l’atmosphère ou les cours d’eau. Cela représente non seulement un atout pour le climat et les écosystèmes, mais aussi pour la performance financière des exploitations.

Cette approche globale vise à combiner transition bas carbone, sécurité alimentaire, et préservation des ressources en eau, et illustre notre engagement envers une agriculture durable

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