Assolia, ou comment l’IA révolutionne les méthodes agricoles traditionnelles

L'intelligence artificielle (IA) révolutionne de nombreux secteurs, et l'agriculture ne fait pas exception. Assolia en est un exemple concret : cet outil utilise l'IA pour aider les agriculteurs à optimiser la rotation des cultures sur leurs parcelles. Rémy Dangla, cofondateur d’Assolia, nous explique comment cette solution numérique transforme les pratiques agricoles et renforce la compétitivité des exploitations.

Une révolution agronomique soutenue par l’IA

La stratégie d’assolement s’impose comme le principal levier à activer pour concilier hausse des rendements et réduction des intrants. La mécanisation et la réduction de l’utilisation des produits chimiques ayant déjà profondément transformé l’agriculture, il s’agit aujourd’hui de renouer avec les principes fondamentaux de l’agronomie. C’est précisément pour répondre à cette question stratégique ” Quelle culture semer, où et quand ?” qu’Assolia a été conçu. Cette décision, apparemment simple, est en réalité complexe et nécessite de prendre en compte de nombreux facteurs économiques, agronomiques, environnementaux et réglementaires. En favorisant la rotation des cultures, on crée un cercle vertueux : les plantes enrichissent le sol, qui, à son tour nourrit les plantes suivantes. Cette approche, à la fois facile à mettre en œuvre et efficace, permet d’augmenter les rendements, de réduire les coûts de production liés à l’apport d’intrants, et de préserver les ressources naturelles. Désormais, ce processus est facilité par la puissance de l’IA.

La fin des méthodes traditionnelles ?

Grâce à des algorithmes sophistiqués, Assolia analyse une vaste quantité de données alliant paramètres prédéfinis, statistiques climatiques et météorologiques, caractéristiques de l’exploitation (sols, parcelles, cultures, rendements passés, contraintes climatiques et réglementaires), ainsi que des informations provenant des coopératives (filières, débouchés commerciaux) et des marchés. En croisant ces données, cet outil collaboratif sélectionne les meilleures combinaisons de cultures et simule, avec une précision inégalée, des scénarios d’assolement optimisés sur trois à sept ans. Ces plans sur mesure, permettent aux agriculteurs de maximiser la rentabilité, tout en respectant l’environnement. Ainsi, en leur proposant de nouvelles cultures plus résilientes et adaptées aux débouchés économiques, l’outil les accompagne dans leur transition vers une agriculture durable.

Prenons l’exemple d’une exploitation de taille moyenne avec 15 parcelles et 10 cultures disponibles, cela génère 150 combinaisons pour une seule année. Sur plusieurs années et sur des exploitations plus vastes, ces combinaisons se comptent en millions. C’est là qu’Assolia se distingue : grâce à des modèles mathématiques puissants, l’outil évalue toutes les options possibles et ne retient que les plus pertinentes. Une technique nettement plus performante que les approches traditionnelles, souvent fondées sur l’expérience, l’intuition et la répétition de schémas anciens. Elle permet de réduire les risques et favorise une agriculture plus rentable.

 

Une collaboration fructueuse

Si l’IA impressionne par sa capacité à croiser des données complexes, la relation humaine reste au cœur de la démarche. En effet, Assolia favorise une collaboration étroite entre l’agriculteur, son conseiller et l’outil. Ensemble, ils affinent les scénarios proposés en tenant compte des spécificités locales et des objectifs de chaque exploitation. Une approche qui permet non seulement d’optimiser les simulations et d’améliorer l’outil, mais aussi d’encourager l’adoption de nouvelles méthodes de culture. Cependant, c’est toujours l’agriculteur, riche de son expérience et de sa connaissance du terrain, qui prend la décision finale.

Pour l’agriculteur, l’avantage est indéniable. Cet outil accroit son efficacité. Il l’aide à maximiser ses rendements, à réduire ses coûts de production et à préserver la santé des sols grâce à des rotations de cultures adaptées. Il lui procure également un gain de temps significatif, une perspective à long terme pour son exploitation, et renforce sa résilience face au changement climatique.

La Coopérative Arterris soutient Assolia depuis sa création et perçoit en son outil un réel levier stratégique. Il permet d’anticiper les productions futures, d’optimiser la collecte, de développer de nouvelles filières, de mieux répondre aux attentes des adhérents et de consolider sa position sur les marchés.

 

Des prédictions précises, mais sous conditions

Derrière les promesses de l’IA se posent des questions bien légitimes quant à la fiabilité des prédictions et à la sécurité des données.  Assolia base ses prévisions sur la qualité des données collectées, et sur la sophistication des modèles statistiques utilisés, qui sont constamment améliorés grâce aux retours des utilisateurs. Les premiers résultats semblent prometteurs, avec une augmentation moyenne de 10% de la marge brute par rapport au prévisionnel, grâce à une meilleure gestion des cultures. Mais l’incertitude inhérente au secteur agricole, notamment les aléas climatiques et les fluctuations des marchés, demeure une variable difficile à maîtriser, même pour les meilleurs algorithmes.

Quant à la protection des données, Assolia assure qu’elles sont collectées directement depuis les systèmes d’information des agriculteurs (déclarations PAC, gestion parcellaire) et de la coopérative et des coopératives. Ces données, protégées et stockées de façon sécurisée, restent la propriété de leurs détenteurs et utilisées uniquement dans le but d’optimiser les rendements.

 

IA et agriculture de demain, un défi collectif

Assolia n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’utilisation croissante de l’IA en agriculture. Robots désherbants, systèmes prédictifs pour les maladies des cultures, optimisation de l’irrigation… les outils numériques prolifèrent, promettant une agriculture plus résiliente et plus performante. Pourtant, cette transformation numérique, bien qu’elle ouvre de nouvelles perspectives, soulève également de nouveaux défis.

Le travail seul ne suffit plus à garantir des revenus pérennes à l’agriculteur. Pour pérenniser son exploitation, il doit rationaliser son système et optimiser ses activités. Les outils pilotés par l’IA, en lui faisant gagner un temps précieux et en l’aidant à prendre des choix judicieux, se révèlent alors être des alliés indispensables.

Cependant, cette transition ne peut se faire sans une adaptation des hommes, des organisations et des infrastructures.

La formation et l’accompagnement des agriculteurs et des conseillers, ainsi que le développement d’infrastructures numériques adaptées, sont des prérequis essentiels. Il faut aussi assurer une interopérabilité fluide des données, pour éviter les doubles saisies et faciliter leur partage entre tous les acteurs. En effet, la qualité des données représente également un facteur clé. Sans des données fiables et accessibles, l’IA ne pourra pas remplir son rôle.

C’est donc tout l’écosystème agricole qui doit se mobiliser pour créer un environnement numérique ouvert, où les informations circulent librement et sont utilisées de manière optimale pour développer des outils toujours plus performants, et où chacun peut bénéficier des progrès technologiques.

L’intelligence artificielle ne représente pas une fin en soi, mais un formidable outil au service de l’agriculture de demain. Un outil qui, pour être pleinement efficace, doit être intégré dans une dynamique collective et humaine.

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Charline Kohler

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